édito 2o21-2

D’un Peuple . . comme d’un Cheptel

Dans un style délibérément accentué, pour durcir les lignes de force, marteler les points durs, pénétrer les taches aveugles, éclairer les angles morts, en un mot témoigner de ce que la « doxa », par définition réductrice et lénitive, estompe, distord, omet, manipule, falsifie, etc. Le risque encouru, ici ou là, est d’atteindre le seuil d’exaspération des lecteurs en plein déni de leur aliénation à la « doxa ». J’invite ces derniers, mais tout autant ceux qui ne détecteraient pas ici la moindre insistance, à travailler leur sens critique, à élargir le spectre de leurs sources d’information, à suspendre leur jugement le temps de l’instruire suffisamment et enfin, à penser par eux-mêmes.

De toutes les fragilités que l’onde de choc pandémique aggrave, la fracture institutionnelle est une des plus profondes. Cette fracture s’ouvre sur deux lignes adjacentes : une divergence entre les États et les Nations, ainsi qu’une dissension entre les sciences et les techniques (ou plus exactement encore entre les ethos déontologiques et les hubris technologiques). Partout ou presque, les États phagocytés par des acteurs autoproclamés « premiers de cordées », au service des oligarchies financières et industrielles, s’entêtent dans des dispositions technocratiques aussi autoritaires qu’étriquées. Les Nations, animées et réanimées au jour le jour par les « premiers de corvées », par les corps sociaux opérationnels du soin alimentaire, sanitaire, culturel, etc., et par suite de la justice, de l’éducation, etc., s’efforcent de faire au mieux, puis au moindre mal, voire pire, avec des moyens de plus en plus exsangues. Les Etats n’émanent plus des Nations mais des puissances oligarchiques et financières, la Santé n’est plus guidée par les médecins mais par les puissances industrielles opportunistes.

Pour ce qui est du soin face à la pandémie Covid-19, le spectacle de la guerre ouverte et médiatisée entre les soignants effectifs d’une part et les marchands de vaccins miracles d’autre part, révèle combien l’État s’est enfermé dans sa doctrine technocratique comptable. Une guerre qui annonce déjà l’autonomisation et donc la privatisation de tel ou tel service de soin, de tels ou tels prestataires, etc., au détriment de la Sécu commune, de son réseau de CHU et d’IHU publiques, et donc in fine au détriment du soin équitable pour tous.

Une guerre dans laquelle les industries pharmaceutiques touchent le jackpot sur tous les tableaux, dès l’avant-vente jusqu’à l’après-vente, en baladant leurs clients, c’est-à-dire les états contraints d’annoncer un miracle qu’ils ne pourront pas réaliser et qu’ils devront payer au prix fort, au sens propre comme au sens figuré (secret des affaires et des contrats, défaussement quant aux risques et conséquences, retards et défauts de fournitures, inefficacité sur les futurs mutants, persistance des contagiosités, etc.). Une guerre dont les peuples pâtissent, mal protégés, mal soignés et brutalisés par une stratégie court-termiste de Stop&Go archaïque et totalitaire.

Les autorisations de mise sur le marché des vaccins OGM sont « conditionnelles ». En échange de cette facilité, les industriels sont tenus de publier la liste de leurs « réserves de précaution » en regard des tests qu’ils n’ont pas eu le temps de mener à terme. Nombre de gouvernements en attendent un miracle pour faire oublier les incuries de leur politique sanitaire, à commencer par la destruction méthodique des services publics hospitaliers. Pour les citoyens, il est très aisé de connaître ces « réserves » des industriels, ne serait-ce qu’en consultant le VIDAL et bien d’autres sources scientifiques. Mais tous les patients impatients le font-ils sérieusement ?

C’est ainsi que des peuples effrayés, entretenus quotidiennement dans l’angoisse, se ruent sur les vaccins, emportés par leurs instincts grégaires du « et moi et moi« , aiguillonnés par les rivalités mimétiques du « y en aura pas pour tout le monde« , etc. Les a-t-on informé qu’une fois vaccinés ils ne sauront pas s’ils demeurent contagieux pour les autres ? Qu’ils ne sauront pas s’ils sont pleinement immunisés, ni pendant combien de temps ? Qu’ils ne sauront pas quels sont ni la probabilité ni la nature des toxicités tardives, dans quelques mois ou quelques années ? Ont-ils été informés que les soins préventifs pour soutenir le système immunitaire sont simples et disponibles ? Que les médicaments de soins précoces sont désormais nombreux pour amortir la virulence des infections et en réduire considérablement les formes graves ?

Les a-t-on informé que les vaccinés ne protègent pas les autres, qu’ils demeurent contagieux. Les a-t-on informé qu’il se peut que la pression vaccinale augmente la menace virale (cf. par facilitation ADE non testée à ce jour par les observations cliniques) et in fine favorise « l’échappement immunitaire » c’est-à-dire la sélection des variants les plus résistants ? (c.f. Geert Vanden Bossche, Étienne Decroly, Pascal Crepey, Jacques Testart, Christian Vélot, Paul Jorion, Hélène Banoun, Jean-Michel Constantin, Kaarle Parikka, Philippe Bobola, Jean-Michel Dariosecq, Jacques Fantini, Stéphane Gayet, Samuel Alizon, etc., tous des scientifiques rationnels, pondérés, dénués de conflits d’intérêt avec l’industrie, donc ignorés des stratèges financiers et de leurs satellites technocratiques politiques.)

Croient-ils vraiment que des industriels peuvent produire très bien ce qu’ils doivent fournir très vite en très très grande quantité ? Croient-ils vraiment que, dans ses conditions acrobatiques, des solutions géniales en théorie seront nécessairement sans défaut en pratique ? Sans aucun résidu fortuit d’aucun ADN souche ? Sans aucun bug des ARN-messagers ? Sans configurations inconnues des adénovirus manipulés ? Sans aucune incidence des nanoparticules porteuses ou des adjuvants ? Etc.

Croient-ils vraiment que les industriels se donnent tout le mal nécessaire pour atteindre la plus haute assurance qualité possible, quoi-qu’il-en-coûte pour leurs actionnaires, alors même qu’ils se sont assurés de ne jamais avoir à payer les éventuels dégâts ? Alors même qu’ils sont en compétition pour des enjeux colossaux, gardiens des secrets de leurs affaires, avares de tout transfert de technologie ? Ont-ils compris que ce sont eux, les patients, qui seront le moment venu les contribuables qui paieront ces dégâts ? En somme, a-t-on informé le cheptel apeuré qu’en se ruant vers les vaccinodromes, il constitue à l’insu de son plein gré l’échantillon des cobayes de phase 3 de vaccins OGM expérimentaux ?

On est entré dans l’état d’urgence sanitaire avec autant de discernement que dans l’état d’urgence antiterroriste. On ne sortira jamais plus ni de l’un ni de l’autre. Il faut donc apprendre à assumer démocratiquement les dégâts de nos mœurs destructrices, géopolitiques comme écologiques, sans espoir de les éradiquer miraculeusement un jour prochain. Les néolibéraux, bientôt libertariens, font tout pour empêcher une telle reprise en main démocratique, solidaire et fraternelle, dont ils ne tireraient aucune rente pérenne. Leur mutation idéologique crève les yeux, là où ils étaient mus par le profit opportun, ils ne le sont plus que par la rente parasite.

Pour eux, la pandémie est une aubaine, l’occasion de conserver leur emprise par l’instillation panoptique et synoptique des peurs, des suspicions, des doutes, puis des angoisses et des stigmatisations, etc. Ce faisant, notre petit roi aussi brillant qu’arrogant, compétent en ceci que ses actes sont en accord avec ses objectifs, s’applique à poursuivre le démantèlement de l’état social au profit des prédateurs privés qu’il sert. C’est un « pervers narcissique », du point de vue anthropologique et sociologique de sa politique. Soit, imbu de lui-même, il ne voit pas qu’il s’enferme dans l’incurie de celui « qui ne sait pas qu’il ne sait pas ». Soit il sait ce qu’il fait et s’enferme dans le cynisme du prédateur qui n’a cure de la souffrance de ses proies. Quoi qu’il en soit, il nous entraîne vers le pire, un Etat qui ne peut que sombrer dans l’entêtement totalitaire chaque fois que la Nation résiste.

Pourrons-nous attendre 2022 pour le détrôner ? Pourrons-nous laisser les abstentionnistes aller à la pêche quand la facho-sphère lui substituera l’insoutenable pétainisme de notre extrême-droite endémique ? On peut envisager bien d’autres scénarios. Que la Nation, dans le sillage des Gilets Jaunes, fasse sécession dès cette année dans une explosion d’initiatives de désobéissance. Que Macron ne soit pas au 2nd tour, voire même qu’il ne soit plus présentable au premier. Ou que tous ces scénarios à la fois, agrémentés de tous les débordements possibles et improbables, les pires comme les meilleurs, spontanaissent portés par la croissance inexorable de l’entropie, là où les réalités physiques et anthropologiques avancent plus vite que nos cyniques et stupides chefaillons de la start-up nation en plein dérapage.

Prenez garde citoyens ! L’esprit versaillais des massacreurs de la Commune, l’esprit collaborateur de Vichy, les vieux pétainismes de droite et d’extrême droite sont de retour, distillés dans les discours ici traditionalistes ou libertariens, là opportunistes ou démagogues, tous alliés objectifs, idiots utiles des oligarchies au pouvoir, tous mis en scène par les médias serviles pour flatter ou distraire les ballots en exacerbant leurs anxiétés et leurs phobies, excitant leurs vieilles intolérances, insinuant de nouvelles bassesses. Ce néo-fascisme, tel un virus, contamine d’ores et déjà la cervelle des petits-bourgeois du « jusque là tout va bien pour moi« . Le moment venu, ils s’abstiendront ou plébisciteront leurs nouveaux matons.

 » Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise . .  » (Bertolt Brecht)

Il est encore temps de rendre la République aux citoyens éveillés et de secouer les étourdis. Il est urgent de raviver notre triptyque « Liberté, Égalité, Fraternité » dans ses trois dimensions à la fois, c’est-à-dire non pas seulement additionnées mais conjuguées. On voit où mène la Liberté inégalitaire à solidarité restreinte. Il est urgent de sauver ce qui reste encore de notre soit-disant « démocratie ». La démocratie représentative bourgeoise n’est représentative que de la bourgeoisie, « elle n’est démocratique que dans les limites de sa bourgeoisie » dit Frédéric Lordon, elle n’est pas même démocratique entre gros et petits bourgeois.

Il est urgent de sauver ce qui reste de notre Etat social moins démolie par la pandémie que par l’aubaine qu’offre celle-ci à nos intendants comptables pour la ruiner, encore et encore, et la liquider à coups de lois d’exceptions féodales (Urgence sanitaire dictatoriale, Sécurité Globale totalitaire, Loi Climat renégate, perversions de la laïcité au détriment de la loi de 1905, privatisations rampantes, sabotage des Assurances Sociales solidaires, chasses aux sorcières, etc.).

1871 – 2o21 – 2o22
Place au Peuple !  Place à la Commune !
Place à la VIe République . . par Constituante citoyenne
pour se réapproprier les Communs et les gouverner en commun !

La manifestation du 19 mai 2o2o fera date tout comme les Marches pour les Libertés . .
. . non pas parce que les policiers d’extrêmes droite revendiquent un ascendant accru sur les décisions de justice, mais parce que la « goche« , ou plutôt la « droite complexée« , y rejoint les réactionnaires et les néofascistes en compétition pour les régionales et 2o22. Que Pécresse, Bertrand, Darmanin, tirent la bourre à Bardella, le Pen, Mariani, etc., sous les applaudissements de Zemmour et de la plupart des médias main-stream, est le commun des débats nauséeux des droites glauques. Mais qu’ils soient rejoints, avec tant de bêtise et d’indigence, par les PS Faure, Hidalgo, etc., le PCF Roussel et l’EELV Jadot, en dit long sur l’état des décombres de la vague dégagiste de 2o12 et 2o17. Si les gauches d’appareil ne se réconcilient pas, ce n’est pas pour des raisons d’égos ; cette fois on voit et on comprend pourquoi. Les « petits-bourgeois » de la fausse gauche préfèrent les fachos aux fâchés, ils « préfèrent sans honte Trump à Chavez, Le Pen à Mélenchon » (dixit Raphaël Enthoven).

Quand le fascisme prétend venir au secours du statu quo néolibéral, tous les néolibéraux s’empressent d’en emboîter les pas martiaux, fut-ce en se pinçant le nez, ou à peine, et s’imaginent alors siphonnant leurs forces alors qu’ils se font eux-mêmes siphonnés de fonds en combles. Pétain a du se retourner dans sa tombe, non pas pour râler de douleur, mais pour sortir applaudir. Il y a fort à parier que le PS va bientôt finir de se dissoudre dans les jus de la macronie, que les apparatchiks du PCF qui vont à la soupe pour sauver leur machin en seront les derniers adhérents, et enfin qu’EELV va éliminer ses derniers green-washers au plus tard pour les primaires. C’est ce qu’il faut souhaiter, un vrai programme de gauche va pouvoir émerger sans distorsion. Puissent tous les citoyens voir clairement ce que sont désormais les véritables enjeux de 2o22 : une 6ème République démocratique citoyenne écosocialiste ou une resucée putride d’un vichysme servile aux ordres des oligarchies financières.

Le projet néolibéral européen est en cours depuis 30 ans, depuis Maastricht 1992, en passant par le rejet de 2oo5 trahi par la Sarkozie. Le projet est poursuivi avec zèle par la macronie à un rythme que même ses prédécesseurs n’avaient pas rêvé. Il a suffi à la macronie de s’appuyer sur les effets d’aubaine qu’apportent la répression des Gilets Jaunes (traitée comme du terrorisme), et la syndémie covid-19 (traitée comme une pandémie) pour accélérer le processus « quoi qu’il en coûte » socialement.

Quel est ce projet ? Détruire les états-nations hérités de l’après-guerre et réaliser la fédération européenne des EuroRégions (sur le modèle des länder). Le coeur du dispositif est évidemment celui des institutions de l’UE d’où disparaîtrait petit à petit le Conseil Européenne (des chefs d’états) au profit du Conseil de l’UE (des ministres européens) et de la Commission Européenne (des commissaires). Disparaîtraient alors deux entités historiques républicaines : les états-nations et les communes, et adviendraient pour toujours la gouvernance des lobbyistes multinationaux enfin débarrassés du rôle social des entreprises. On comprend alors pourquoi le néolibéralisme s’accommodera d’épisode néofascistes, au point même de leur tendre la perche, le temps de saboter ou d’interdire toutes tentatives sociales et solidaires de reprise du contrôle de l’état-nation par son peuple laborieux.

L’annonce du 12 juillet usant de chantage pour durcir les mesures sanitaires
et les réactions qu’elles soulèvent feront date . .
 

Sous la menace d’une 4ème vague amplifiée par les insouciances estivales, Macron franchit la Ligne Jaune. Armé des conclusions du modèle mathématique inepte du groupe de Paolo Bosetti (*), le monarque annonce une nouvelle loi d’exception sanitaire qui maintient le déconfinement des vaccinés en stigmatisant les autres qualifiés de négligeants, d’irresponsables, d’égoïstes, et bientôt de criminels. Dans l’incapacité juridique d’imposer un vaccin expérimental à tous (à l’exception des soignants, jadis applaudis, désormais pestiférés), dans l’incapacité de prouver une balance bénéfice/risque positive en population (et pour cause, les pharmaco-vigilances sont passives et myopes), par entêtement idéologique néolibéral de ne pas mettre en place de mesures alternatives en compléments des vaccins, notre technocrate en chef invente la ségrégation administrative des non-vaccinés, les désigne à la vindicte médiatique et les contraint, tel un cheptel indocile, à la fessée policière.

 » Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien (…). Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. « 
( Hannah Arendt )

Le passe-sanitaire n’est rien d’autre que la vaccination obligatoire par le chantage sur les libertés publiques. Le projet de loi, adopté par sa majorité de pantins (à quelques nouvelles exceptions près), enfonce désormais la nation dans un puits de confusions, de désordres et de conflits, juridiques et sociaux, qui feront vite et pour longtemps plus de dégâts que le virus lui-même. Macron l’incompétent, s’est-il fait déborder par le relâchement consumériste estival, ou Macron le cynique, s’est-il laissé déborder pour pouvoir durcir son emprise ? Les deux sans doute, dans une proportion incertaine mais jugée exploitable par les nudgers de son cabinet McKinsey et de son conseil secret de défense. Les historiens répondront plus tard à cette subtile question, les électeurs dans quelques mois et les classes populaires dès les samedis prochains. Macron divise, c’est évident, pour mieux régner, c’est moins sûr. Le bloc bourgeois se lézarde déjà et le bloc populaire se rassemble bon an mal an. (**)

(*) – « Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France », Science, 13 mai 2o2o. Le document en pré-print le restera longtemps, aucun mathématicien n’hypothéquera sa crédibilité en accréditant une telle accumulation d’aberrations et de manipulations grossières. Sans doute n’est-il là que pour donner une caution scientifique d’apparat à une décision de pure tactique politicienne de la part du dernier monarque de la Ve République.
(**) – Barbara Stiegler : « Les autorités nous plongent dans une impasse politique et sanitaire inquiétante »

Si l’état/nation n’est pas tôt re-constituée en sa VIe république par son peuple arc-en-ciel,
alors viendra le temps des insurrections et de la barbarie.

Les inserts vidéos ci-dessus sont une sélection des épisodes que nous jugeons significatifs et les analyses que nous estimons pertinentes de la période. Il s’agit d’un point de vue ouvert à la critique i.e. au « débat aussi objectif et raisonné que possible, écartant l’autorité des dogmes, des conventions ou des préjugés, auquel on soumet quelqu’un ou quelque chose pour mieux en appréhender les caractéristiques, y compris un jugement des qualités et des imperfections ». Pour une sélection plus ample et plus profonde et pour ne rien perdre de ce qui vaut d’être lu et entendu (de notre point de vue), vous êtes invités à parcourir les contenus qu’indexe le bloc-note Entropy ≥ Memory * Creativity ² . ./. .