édito 2oo1

Bienvenue chez JEF : Joël, Evelyne & François
Pourquoi un site perso ?


Je vous raconte. Après quelques paramétrages bien distillés, j’exporte enfin de Cakewalk un irish midi bien frappé. Enfin je le suppose. Ma sound blaster sonne fadasse. Il me faudrait un bon expandeur. Je repose le casque. Dans la nuit redevenue silencieuse, le ventilo du pc improvise sur un thème de Pierre Henry. Il ne connaît que ça et moi je ne connais qu’une seule façon de le faire taire, mais c’est trop tôt.

Le Pentium ne s’est pas encore englué dans les paginations de Bill et je n’ai pas encore envie d’avoir sommeil. Je me jette sur Swish pour lui faire agiter quelques dingbats. Je cherche un jpg ou un gif qui traîne sur le bureau pour faire un fond. La souris a choisi l’affiche de « Tigre & Dragon » grabé hier sur Allociné. J’attrape quelques bestioles, cafards, punaises et autres araignées chassées dans un des cents greniers aux mille et une free fonts.

Il va bientôt me falloir trois chiffres pour numéroter les cadavres de swi que je compte autopsier plus tard avec un oeil neuf. Je vais finir par tout poubeller par manque de place. Je n’entends plus le ventilo depuis que j’ai engagé le quintet Di Battista dans le lecteur. Entre chaque retouche Photoshop, je pleure sous Swish autour d’un effet d’optique plutôt flashy. Plutôt virtuel en fait, je ne suis plus sûr de l’avoir vu ou même de l’avoir intuité.

Ooops !?! Le curseur est sur delete, l’index est sur tendu, mais les yeux d’abord, la tête ensuite, décident de ne pas cliquer. Elle est là l’idée ! Boltro entonne un chorus extatique sur Anastasia, des volutes Sumdumgoi vortexent devant les yeux de Zhang Ziyi et Bonaccorso se laisse habiter par Mingus. C’est évident ! J’aime la Sumdumgoi, Swish et le film d’Ang Lee réunis. J’aime l’alto de Stefano et même ce putain de ventilo. J’aime la vie comme on l’aime quand une nouvelle idée jaillit de nulle part et à pas d’heure.

Je la vois ma carte de voeux 2o01… Y a plus qu’à …?!

De l’idée à la chose, reste à suivre le ruban schizoiforme de Moebius. Au recto, le plus court chemin de l’idée à la chose sera le Temps et de Temps tu manqueras. Au verso, le plus long chemin de l’idée à la chose sera l’autocensure et lancinante elle sera. Au recto, l’impro et l’exaltation. Au verso, le chemin de croix. Celui de la petite voix intérieure qui psalmodie sans haine mais sans cesse les évangiles selon Saint-Bien-Pensant : « De quoi t’as l’air ? », « A quoi ça sert ? », « T’y arriveras pas ! », « T’es ridicule ! », « Tu nous fais passer pour qui ? », …

Entre le plus court et le plus long, j’en ai trouvé un. C’est fini ! Presque ! J’ai un blème. Comment imprimer et poster une carte de voeux animée ? Diffuser un mail ? Graver des CDRoms ? Ce qui me gratte c’est que la chose va se figer alors que j’ai encore plein d’idées de modifs. Ce qui me démange plus encore, c’est que j’ai 100 Mo farcis de vide qui m’attendent quelque part, centrifugés jour et nuit à plusieurs milliers de tours par minutes et sans qu’un seul bit ne se dresse sur la tête de Wanadoo.

Je me lance. Je flashe une page avec la trial de Namo 4. Je connecte et je FTPéise le tout à modem doux. Trop doux (3 ko/sec à 3 H du mat, est-ce de la pub pour l’ADSL ?). Je range Melos de Paolo Fresu entre Thelonious Monk et Billie Holiday. Je me promets comme d’hab de classer un jour les CD par ordre alphabétique. Je zippe une sauvegarde en regardant l’heure sans la lire. J’invite Scofield à Bumper dans la salle de bain en pâtant ma brosse à dent et en pestant de ne pas remettre la main sur le Time After Time de Cassandra Wilson. Je la retrouverai ce soir. Ce matin y a boulot.

Pourquoi un site perso ? 
Ce matin, parce que c’est bon de créer pour partager !
Demain, qui cliquera verra !

jOëL