édito 2oo8

Elle est l’interstice où complicent inconnaissables
le Yin et le Yang,
le Sujet et l’Objet,
le Hasard et la Fatalité.

Elle est la faille où confluent immiscibles,
l’immanent et l’émergent,
l’Un et le Multiple,
la mémoire et la créativité.

Elle est l’Entre, . . elle est le vide médian !

Son souffle . .
de mimésir les interfranges, de mélodire les intervalles,
de catharsir les intersignes, de poésir les interlignes,
d’entropir les interfaces, d’hystérire les interdits.

Son ombre . .
d’errer la destination, de conjuguer l’itinéraire,
sur les sentes fractales que suffoquent les déserts,
qu’hors d’haleinent les gouffres, qu’asphyxient les cratères.

Son verbe . .
de confondre les idiomes, de fantasmer les concepts,
discours indécidables, cimetières de simulacres,
dans l’indicible Tout, de l’indésignable rien-qu’Un.

Elle donne . .
à désobéir, à hâter de déchoisir,
à résister, à sceller de déconstruire,
à s’insurger, à s’enflammer de déchérir.

Elle spontanaît l’émergent entre les fragments du vide,
elle fouit fosses et galeries sous l’immanence du plein,
elle concresce les monades dans les encombres d’outre-là.

Nébuleuse sérendipe, confusion perpétuelle,
dont les cris trompent les feux et les jeux troublent les zèles.
Monstrueuse Aphrodite, exaltation déréelle,
dont l’éclat crève les voeux et les yeux brûlent les ailes.

Elle est la nuit blanche et sourde où nous papillons le vide . .

jef Safi